Dans le règne impitoyable du football, la guerre des mots est aussi féroce que celle sur le terrain. Les warriors du Nord de Londres, qui ont toujours la langue bien pendue, ont encore une fois déchainé leur ire sur le petit protégé de l'Emirates, Mikel Arteta.
De retour sur les sacro-saintes terres de White Hart Lane où la rivalité entre les Spurs et les Gunners est plus vive que jamais, le chant des partisans de Tottenham n'a pas tardé à résonner. Ironiquement nommé 'Arsène Arteta', il entremêle audacieusement les noms des deux figures emblématiques de l'équipe adverse.
Le gimmick viral, déjà propagé sur la toile, tacle avec rudesse le manager Gunner en le comparant de manière peu flatteuse à son légendaire prédécesseur, Arsène Wenger. Pourtant, malgré les critiques acerbes, sans doute exacerbées par l'antagonisme séculaire qui anime ces deux équipes, la vérité statistique donne raison à Mikel Arteta.
Le protégé de l'Emirates ne peut en effet s'enorgueillir que d'un seul titre en l'espace de 14 ans, alors que son mentor, le respecté en fait Arsène Wenger, en a remporté trois au cours de ses 22 années de règne. De quoi susciter la
fierté des fans des Gunners, qui n'ont pas manqué de répondre aux provocations par une suave ironie.
Au fil de cette joute verbale, les esprits s'échauffent et le combat des terrains se déplace dans les tribunes. Les fans de Tottenham semblent oublier, sans doute poussés par la rivalité, que leur équipe n'a remporté qu'une seule League Cup en 14 ans. Pendant ce temps, les Gunners, avec leur palmarès plus éloquent, peuvent se contenter de sourire et de zieuter du coin de l'oeil ce
débat ardent.
Dans le football, les statistiques ne mentent jamais. Mais peut-on en dire autant des chants de stade ? Chaque équipe a sa propre vérité, et celle de Tottenham semble être la pure délectation de jouer avec le nom de leur adversaire comme avec un vieux chiffon.
La guerre des mots ne semble pas prête de s'éteindre, et fait vibrer le coeur des supporters bien plus fort que n'importe quelle victoire sur le terrain. Et pendant ce temps, sur le terrain, la balle continue de rouler.